L’abbé Gillard et les artistes de Tréhorenteuc (1942-1954)

 

Dans le cadre de la commémoration du quarantième anniversaire de la disparition de l’abbé Henri Gillard, Recteur de Tréhorenteuc de 1942 à 1962, l’association de Sauvegarde de ses oeuvres a édité une étude réalisée par Roger Blot* portant sur les artistes (peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, mosaïstes, verriers), qui, à la demande de l’abbé Gillard, sont intervenus entre 1942 et 1954 pour l’embellissement de l’église de Tréhorenteuc, dénommée depuis lors, l’église du Graal.

En vingt ans, l’abbé Gillard lui donna presque tout, secondé par ces artistes dont il serait juste de retenir aussi les noms. Il eut bien du mérite d’attirer dans ce minuscule village perdu, pendant l’occupation ou dans le brouhaha de la reconstruction, tant de talents. Sur les sept dont il est question ici, il y a deux Allemands et un Italien. Chez ceux de France, l’un était Alsacien et l’autre Flamand, l’un était né à Nantes et l’autre à Hanoï. Ils préfigurent les visiteurs d’aujourd’hui, beaucoup plus nombreux et variés que dans la plupart des églises. Ceux-ci, avec leurs chaussures de marche, regardent avec curiosité et sympathie, près de l’entrée devenue fameuse « LA PORTE EST EN DEDANS”, la statue de bronze de ce prêtre parfaitement sincère qui parut étrange, mais qui était juste un peu en avance sur son temps.

Préfacée par Jacky Ealet, membre de l’Association de Sauvegarde des œuvres de l’abbé Gillard, cette édition, qui s’inscrit dans le cadre de la collection des anciens guides du Recteur de Tréhorenteuc, offre une lecture détaillée des œuvres artistiques présentes dans l’église de Tréhorenteuc, mais expliquent également dans quel contexte, elles ont pu voir le jour. La première partie est consacrée à Edmond Delphaut, artiste peintre et sculpteur ploërmelais et à Henry Uzureau, maître verrier nantais. Une seconde partie évoque la présence à Tréhorenteuc de deux prisonniers allemands accueillis par l’abbé Gillard, Karl Reizabeck, artiste peintre et Peter Wisdorf, menuisier, qui ont œuvré durant deux ans sous la conduite éclairée de l’abbé Gillard. La troisième partie est consacrée à trois autres artistes, Jean-Jacques Grüber, maître verrier parisien, Jean Delpech, dessinateur et graveur, premier prix de Rome et à Galliano Sérafini, l’Homme aux doigts d’or du renommé atelier de mosaïque Odorico.

Dans un dossier annexe, Roger Blot explique les évolutions architecturales de l’église de Tréhorenteuc du XVIe siècle à nos jours.

 

Cette publication est en vente au bureau d’Informations touristiques de Tréhorenteuc au prix de 7 euros. Sur commande à jacques.ealet@orange.fr

 

*  Natif de Saint-Aubin-du-Cormier, Roger Blot est ordonné prêtre en 1971. Il exerce son ministère à Villejean et élargit le champ de ses connaissances en obtenant une licence de théologie à Paris, une licence d’éxégèse à Rome et complète ses études à Jérusalem. De retour à Rennes, il est nommé à la paroisse de Saint-Augustin.

Passionné d’archéologie, il passe avec succès une licence d’Histoire de l’art et commence à rédiger des articles dans la revue diocésaine. Issu du monde rural, Roger Blot devient le défenseur des petites églises d’Ille-et-Vilaine. Sillonnant à la fois le terrain, mais aussi la forêt des archives départementales, communales ou diocésaines, il en dévoile l’histoire et toutes les richesses jusqu’à devenir un acteur incontournable du patrimoine religieux et l’interlocuteur de la Drac. Roger Blot est aujourd’hui responsable officiel du patrimoine religieux et d’art sacré dans le diocèse de Rennes.