L’abbé Henri Gillard, recteur de Tréhorenteuc de 1942 à 1962 s’est éteint le 15 juillet 1979. 

Article de Jacky Ealet, membre de l’Association de Sauvegarde des Oeuvres de l’abbé Gillard – Voir contact

Henri Gillard s’est éteint le 15 juillet 1979. Quarante années se sont écoulées et plus que jamais sa mémoire reste vive. L’abbé Gillard existe, tant auprès de ceux qui ont eu le privilège de l’approcher que de tous ceux qui ont fait la démarche d’ouvrir la Porte en dedans de son église afin de décrypter tous les messages qu’il s’était efforcé de nous laisser sur son passage. La commémoration du 40ème anniversaire de sa disparition, en cette année 2019, vise à la fois à retracer son parcours, les traits de sa personnalité, tout en mettant en lumière l’apport spirituel, artistique et culturel qu’il laisse en héritage.

Henri Gillard voit le jour le 30 novembre 1901 à Guégon. Issu d’une famille d’agriculteurs, il fait ses études secondaires à Ploërmel puis au grand séminaire de Vannes. Il est ordonné prêtre à 23 ans le 20 décembre 1924. D’abord vicaire à Plumelec, il est nommé à Crédin, où l’on constate chez ce jeune prêtre, tout comme ce fut le cas au séminaire, une certaine “originalité qui ne plait pas à tout le monde”…

Mobilisé en 1940, il revient à Crédin après la débâcle. De fait, depuis le début de son sacerdotat, l’abbé Gillard souffre de l’autorité hiérarchique qui pèse sur lui. Dans le climat de suspicion qui l’entoure, il se réfugie dans ses lectures personnelles et dans un monde intérieur qui ne fait qu’amplifier le déphasage entre lui et son autorité. Bientôt, l’évêque de Vannes et son Conseil, soucieux de lui donner un poste paroissial à sa mesure, décident, en mars 1942,  de le “promouvoir“ recteur à Tréhorenteuc, petite paroisse située à l’extrémité du diocèse.

Il découvre des gens isolés du reste du monde. Il se prend à partager leur vie, il s’attache à eux. Au-delà de son seul service religieux, il devient également leur secrétaire de mairie.

Dès son arrivée à Tréhorenteuc, l’abbé Gillard se préoccupe de l’état de délabrement de l’église.Il entreprend de longs travaux de restauration au prix de lourds sacrifices et privations.

Au-delà des travaux de remise en état du bâtiment, la grande oeuvre de l’abbé Gillard commence à s’esquisser lorsqu’il décide d’offrir un nouveau décor à son église. Le recteur de Tréhorenteuc entrevoit l’atout incomparable du lieu. Derrière la lande et les bois, il perçoit Brocéliande et son potentiel…

Vivane, Merlin, Lancelot, Morgane et tous les autres viennent à sa rencontre. Le Val sans Retour s’ouvre à lui. Le décor prend forme. La légende christianisée du Saint Graal devient le lien naturel à travers lequel la grande idée de l’abbé Gillard se dessine.  Elle s’appuie sur les légendes de la Table Ronde et celles du pays  qui vont devenir les éléments de décor de son église. »

« Au seuil des années cinquante, l’église de Tréhorenteuc et son recteur sont déjà entrés dans la légende. Les visiteurs affluent. A mesure, l’abbé Gillard fait éditer de nouvelles brochures, qui constituent pour lui une façon de faire passer son message.

En septembre 1962, l’abbé Gillard, quitte Tréhorenteuc. Il s’en suit pour lui une longue période d’exil  jusqu’à ce qu’on l’autorise à revenir à Tréhorenteuc durant la période estivale jusqu’à son décès en juillet 1979. Il repose désormais dans son église. »

 

Voici quelques phrases de l’Abbé Rouxel à son sujet tirées du livre « l’Abbé Henri Gillard Recteur de Tréhorenteuc 1942-1962 »:

« A 21h15, ce prêtre que vous connaissiez bien s’est éteint. Ses yeux se sont fermés à la lumière du jour pour s’ouvrir sur la lumière éternelle, Lumière qu’il avait entrevue dans les symboles qu’il a maintes fois expliqués et dans la bible qu’il connaissait parfaitement.

« Ce que vous voyez, disait-il en substance, n’existe pas, par contre ce que vous ne voyez pas existe réellement. » Cette simple phrase un peu paradoxale exprime bien son attitude au cours de toute son existence d’homme, d’artiste et de prêtre.

Tout dans sa vie: la Nature, la Tradition, l’Histoire, la Bible avec ses vérités révélées étaient pour lui, « symbole et idéogramme », c’est à dire Révélateur de la Présence et de l’Action de Dieu, dans l’attente du « face à face » dont nous parle Saint Paul. »